LE JARDIN DE SCULPTURES
Les artistes ayant exposé dans le lieu ont souhaité laisser une trace de leur passage. Presque une trentaine de sculptures ont pris possession du parc.
De nouvelles sculptures et œuvres de street art apparaissent au fur et à mesure : le Colosse de Christophe Charbonnel fait partie des nouvelles œuvres du parc depuis mars 2020.
Un parcours est proposé parmi les œuvres, et pour les enfants comme pour les plus grands des pictogrammes pour donner quelques clés : pour partager, discuter, découvrir les oeuvres en famille.
Faites le 15 - 2023 - aérosol sur cabine téléphonique
Et si la peinture était un miroir sans tain ? - 2023 - huile sur cuivre
François Abélanet, artiste anamorphiste. Outre le jeu optique, le Mot donne également un écho particulier à un poème intime et bouleversant d'Aragon.
Artiste pochoiriste issu de la première vague de “street art”, Jef Aérosol souligne en noir et blanc, désigne d’une mystérieuse flèche rouge la poésie d’anonymes et d’illustres qui colorent nos vies.
En deux dimensions comme en trois, Mark Brusse se nourrit des cultures qu'il a fréquentées. Cet artiste néerlandais collecte lors de ces voyages (Japon, Corée, Etats-Unis) des mythologies qu'il entremêle. Les différents éléments qui composent cette sculpture sont empreints de symboles traditionnels occidentaux et extrême-orientaux (crapauds).
Elle quitte l'École des Beaux-Arts de Bourges pour vivre et travailler à Paris, pour tricoter, coudre, écrire.La répétition du geste concentre les pensées dans la laine et dans le fil. Chercher à rendre visible dans la matière, l'intimité émotionnelle qui se répète sans cesse. Retracer le chemin de ces émotions comme l'on retrace nos allers et venues lorsque l'on a perdu ses clefs.
"Sous l'apparence d'un jouet innocent, la sculpture donne une lecture multiple du personnage qu'il représente. Un jour Dieu du stade, le lendemain banni par le public, le roi foot est crucifié. Il est aussi une religion." François Cuau
Patiemment et avec sagesse, Keiji Uematsu a fait de l’espace son matériau de prédilection ; invisible mais indispensable élément d’équilibrage entre la terre et les hommes. Il brouille les principes de densité, d’inertie, d’attraction, de gravité, de pesanteur et d’apesanteur dans ses compositions savamment orchestrées.
« Depuis une trentaine d’années, je crée un répertoire de formes que l’on apparente souvent à un alphabet. Néanmoins, mes objets ne sont pas des lettres que l’on met bout à bout pour former des syllabes ou des mots. Ce n’est pas une écriture ayant une signification propre mais une écriture poétique, qui fait appel à d’autres champs perceptifs plus qu’à un champ rationnel, se rattachant au vocabulaire, à une étymologie, à une langue. » Photo: Claude Gaspari
L’art modeste n’est ni un concept ni un mouvement. C’est un regard ; il montre ce que l’on ne regarde pas. Un art qui fait battre le cœur. Des objets attirants, fragiles et touchants. Un art sans âge, sans lieu. Un art bon marché. Un art de plus en plus présent dans notre quotidien.
"Il faut aller à l'essentiel. L'essentiel de Monfleur c'est le corps humain - la statue qui s'érige - mais tronqué comme s'il s'agissait d'œuvres archéologiques, balafré comme s'il portait les stigmates de blessures anciennes..." "L'émotion naît de l'élégance de la courbe du dos, d'une découpe abstraite et vive... de la puissance d'une posture, d'un mouvement deviné" (O. Cena)
Nobuko Watanabe fait preuve de constance en usant de simplicité ; une simplicité primordiale pour cette artiste minimaliste pour qui il n’existe aucune représentation subjective derrière ces oeuvres. Elles sont dénuées de toute symbolique et ne cherchent à jouer que sur les formes et les couleurs en évitant l’émotion au sens littéral du terme.
Les Souriants. Le nom est joyeux. Ils sont en tôle, en l'air. Ils sont grands. Ils envahissent tout. Ils aspirent l'espace à eux et ils attirent le regard. Ils jouent avec les éléments, ils respirent, contents de vivre et d'être là... Photo de Claude Gaspari
Artiste street art célèbre pour ses collages, Levalet choisit soigneusement les lieux qu'il investit pour dévoiler un champ infini d'histoires à se raconter. Ici le pigeonnier du moulin trouve une malice qui ne surprendra pas les amateurs de l'artiste.
Noël Pasquier nous donne sa lecture d'Aragon et d'Elsa Triolet. L'artiste mêle ses graphismes aux textes des écrivains. La transparence inscrit la poésie dans le paysage, comme si elle en surgissait.
De rebondissement en ricochet, son œuvre qui vient de la terre explose vers le ciel en quête de lumière. Les poutrelles, les barres métalliques, la rouille des rails y quittent l'inhumanité du monde industriel pour se faire grâce et arabesque sous l'ingéniosité de la main et le travail de l'esprit. Le déchet s'y fait une beauté et le fragment y devient écriture et style.
Jean Campa n'a eu de cesse de sonder le métal, ce matériau têtu, afin de lui imposer toutes les formes, d'en extraire tous les sons, en phrasés, en sortilèges, en se transformant lui-même à chaque fois... "La faune et la flore de la planète Campa n'en finissent pas de jauger l'échelle de notre perception, et notre prédisposition à nous projeter au-delà des apparences" (G. Xuriguera) Photo de Claude Gaspari
Sa marque de fabrique est celle d'un art joyeux et profond avec lequel il bouscule de façon ludique et ironique nos systèmes de perception. Dans cette démarche, il n'hésite pas à s'approprier pour la détourner toute l'imagerie de la culture populaire, des super héros, des marques, réalisant ainsi un décryptage quasi systématique de notre inconscient collectif.
Regardons, on perçoit des rythmes. Entrons dans l'œuvre, on est alors entouré de rythmes multiples qui font penser qu'on est au cœur de cent pulsations cardiaques simultanées. Un Sanhes, c'est d'abord un autoportrait, et un cœur qui bat... d'émotion. Photo de Claude Gaspari
Fasciné par la création et l'évolution de notre univers, imprégné des paysages industriels de son enfance, Joe Neill nous convie à un voyage intersidéral. Il nous propose sa vision d'un univers en expansion où la Terre occupe une position centrale, depuis laquelle gravitent planètes imaginaires et cathédrales de l'espace.
"L'œuf de vent est un ovule limite entre le vide et le plein, entre la matière et le vent, avec un peu de cet esprit japonais qui ne se définit pas de manière tranchée mais au contraire subtile, tel un brouillard. Le sculpteur couve son œuvre et sa sculpture naît comme un œuf, se détache de lui et vit sa vie en toute autonomie, là où elle se trouve..." Kishida
"Les sculptures de Raymond Gosselin ont à voir avec le mouvement, l'industrie des hommes et leurs rêves. Ses œuvres nous touchent et nous sollicitent: technicien et poète, le sculpteur, au lieu de figurer le mouvement, nous permet de l'actualiser dans ses compositions modifiables." Thérèse Perreira Da Costa
L'oeuvre et l'univers de l'artiste sont emprunts des deux arts pratiqués par Fabrice Brunet: la sculpture et l'art martial. Les valeurs spirituelles et philosophiques communes aux deux tissent le lien. L'union s'exprime et se ressent largement dans son oeuvre, jusque dans une matière taillée et ciselée: le bois. Photo de Claude Gaspari
Un artiste qui ne se définit pas par les moyens qu'il utilise, mais par la tâche qu'il assigne, la fin qu'il poursuit : perturber l'accoutumance et secouer l'impensé de notre rapport au monde d'aujourd'hui afin d'engendrer le plaisir dans l'émotion en la conduisant jusqu'à l'intelligence d'elle-même...
Ladon dans la mythologie grecque est un beau serpent envoyé par Héra afin de garder les fruits d'or du fabuleux jardin des Hespérides. Les fruits convoités du concept universel de paradis (du persan pardez, qui signifie enclos) peuvent être pommes, cédrats, grenades, oranges, coings ou arbouses selon les représentations des artistes. Le goût du merveilleux fruit défendu est universel.
"Cela fait près d’un an que je développe un travail en noir et blanc. Ce choix radical ne l’est pas tant que ça. Il est issu de mon travail précédent, tentative de réaliser des sculptures planes. Ramenée à deux dimensions, la sculpture se soumet à une loi peu éloignée de celle découverte par les cubistes. En aplatissant la sculpture, on abolit la matière dont il ne reste alors qu’ombre et lumière, noir et blanc." Ivan Messac
L'œuvre du sculpteur déchéticien est un bestiaire improvisé dont le but est avant tout de faire sourire. Dans son art c'est la matière qui suggère le sujet et qui donne le ton. Le détournement est la règle, la métamorphose l'objectif. Fruit d'une folle imagination avec une pointe de poésie.
Cette oeuvre montre l'attachement de l'artiste au travail de la trace, ces prélèvements de plaques de métro disent "leur appartenance (passée) à un lieu précis, concret". "Il n'est de forme, si abstraite et dépouillée soit-elle, qui ne prenne son sens que par le regard qu'elle suppose sur l'histoire de la peinture." Alfred Pacquement